Le syndrome de l’essuie-glace c’est quoi ?
Un petit point anatomique est nécessaire pour comprendre l’apparition de ce syndrome de l’essuie glace. Le muscle tenseur du fascia lata (TFL) s’insère au niveau de la hanche et permet sa stabilité lors de la position debout ou de la marche. Avec le muscle grand fessier, ce TFL va rejoindre la bandelette ilio-tibiale qui va longer la cuisse pour se terminer sur la face externe du genou. Cet ensemble musculaire permet la stabilisation de la hanche et du genou.
Lorsque vous courez, votre genou réalise des mouvements de flexion et d’extension importants. Sur son trajet, la bandelette croise le condyle fémoral (partie terminale du fémur). Lors de la course, des frottements répétés entre le fémur et la bandelette entraînent une inflammation puis une douleur.
Cette douleur, ou sensation de brûlure, se situe à la face externe du genou et remonte rarement à la hanche. Ces mouvements de frottements arrivent fréquemment chez les coureurs ou les cyclistes. Elle est absente au repos et arrive pendant l’effort, souvent après quelques kilomètres (15-20 minutes d’effort). Ce syndrome de l’essuie-glace peut aller de la simple gêne à une forte douleur nécessitant l’arrêt total de l’activité sportive.
Lorsque ces douleurs apparaissent, il est important de consulter un professionnel de santé afin de réaliser le traitement adapté. De plus, cela permet d’éviter les complications comme la bursite (inflammation d’un petit sac de liquide au sein de l’articulation).
Les examens complémentaires apportent peu d’informations sur cette blessure. En effet, le diagnostic est clinique. C’est-à-dire qu’il est permis par l’explication des symptômes par le patient, une palpation précise et la réalisation de tests (Renne et Noble) reproduisant la douleur. Le test de Renne consiste à réaliser un appui unipodal sur la jambe douloureuse et fléchir le genou. Concernant le test de Noble, le professionnel de santé réalise une pression sur la zone habituellement douloureuse et effectue des flexions et extensions passives.
Qu’elles sont les causes de ce syndrome de l’essuie-glace ?
Ce frottement, à l’origine du syndrome de l’essuie-glace, est favorisé par différents facteurs. Des troubles posturaux, avec des pieds creux ou des genoux en varum (vers l’extérieur) peuvent entraîner des frottements et un étirement de cette bandelette. Des antécédents traumatiques des membres inférieurs tels que des entorses ou des fractures peuvent venir modifier les appuis et augmenter la tension sur ces muscles.
Des facteurs extérieurs existent également. Des chaussures ou des semelles inadaptées, de la course sur un sol dur et instable, ou encore une augmentation trop importante du rythme des entraînements, peuvent venir favoriser l’apparition du syndrome de l’essuie-glace.
L’ostéopathie peut-elle aider au traitement de ce syndrome ?
Bien que le repos soit essentiel dans le traitement du syndrome de l’essuie-glace, l’ostéopathe a une place très importante pour aider à soulager ces douleurs.
L’ostéopathie est une thérapie manuelle et douce qui va pouvoir redonner une meilleure mobilité au genou et diminuer les tensions sur la bandelette ilio-tibiale.
A l’aide d’une observation de la posture et la réalisation de tests, le praticien va évaluer ce qui favorise le syndrome de l’essuie-glace. Il pourra redonner de la mobilité à l’ensemble des membres inférieurs et éviter ainsi une sursollicitation du genou. En effet, si les appuis sont instables suite à une entorse par exemple, le genou va venir compenser cette perte de mobilité et cela viendra augmenter les tensions des muscles.
De plus, des techniques ostéopathiques sur l’ensemble des membres inférieurs sont souvent nécessaires si le syndrome de l’essuie-glace est causé par un trouble postural (genou en varum, pieds creux).
Le tenseur du fascia lata s’insérant sur la hanche, il sera également intéressant d’aller investiguer le bassin et le bas du dos. Cela permettra d’avoir une bonne mobilité de l’ensemble des structures où s’insèrent les muscles en tension dans ce syndrome.
Par l’ensemble de ces techniques, l’ostéopathe va aider à soulager les douleurs de ce syndrome de l’essuie-glace et éviter l’apparition des mêmes douleurs sur l’autre genou. En effet, en redonnant de la mobilité aux membres inférieurs, le praticien évite les contraintes et frottements sur l’autre genou. Lorsque le syndrome de l’essuie-glace apparaît, le coureur a tendance à plus s’appuyer sur son autre genou provoquant alors des tensions qui, à terme, peuvent entraîner les mêmes douleurs. L’ostéopathe permet donc de prévenir l’apparition d’une seconde douleur.
Ajouté à ce traitement articulaire, l’ostéopathe, par sa prise en charge globale, peut favoriser une bonne circulation des fluides du corps et notamment du sang. Cela permet d’apporter aux tissus les bons nutriments mais également les médiateurs de l’inflammation. Une bonne circulation sanguine implique une guérison plus facile et plus rapide.
Une prise en charge pluridisciplinaire pour traiter ce syndrome de l’essuie-glace
Un repos de plusieurs semaines est nécessaire pour permettre une diminution de l’inflammation et de la douleur. Cependant, en complément de l’ostéopathie, d’autres thérapies peuvent être utiles et aider au traitment du syndrome de l’essuie-glace.
Des séances de kinésithérapie peuvents’avérer intéressantes pour renforcer les muscles des membres inférieurs et améliorer les appuis. Des massages sur le tendon inflammé ainsi que des étirements doux pour détendre les tissus pourront également être réalisés. En plus de diminuer les douleurs, le kinésithérapeute pourra éviter les récidives.
Une consultation chez un podologue peut être nécessaire si les douleurs du syndrome de l’essuie-glace ont été potentiellement causées par un trouble postural. Le port de semelles permettra de diminuer les contraintes sur le genou et les frottements de de la bandelette ilio-tibiale.
Enfin, si les douleurs persistent, il est important de consulter un médecin pour réaliser un diagnostic et un traitement adapté. Des infiltrations de corticoïdes pourront, par exemple être prescrites pour permettre une diminution de la souffrance.
Des conseils hygiéno-diététiques pour diminuer ces douleurs de genoux
Voici nos conseils du quotidien, pour éviter que ces douleurs de genou apparaissent ou récidivent. Tout d’abord, si vos chaussures de course sont trop usées, il est important d’en changer. Consulter un spécialiste pour choisir sa paire de basket semble être nécessaire. En effet, il existe deux grands types de course. Le coureur terrien qui attaque le sol avec le talon et le coureur aérien qui attaque le sol plutôt au milieu du pied. Des baskets adaptées aux types de foulées sont importantes pour diminuer les contraintes inutiles.
Comme dans toute activité, il est conseillé de démarrer doucement et d’augmenter progressivement les efforts. Il est important de laisser le corps et les muscles s’adapter à cette nouvelle activité. Ceci est également valable après un long arrêt de sport, potentiellement dû à une blessure.
Les échauffements sont également essentiels avant chaque séance de sport. Ils permettent de réveiller le corps, les muscles et les articulations avant le réel effort. Débuter une séance sans échauffement augmente le risque de blessure musculaire, notamment après une tendinite.
Les étirements après une séance de sport sont un allié qu’il ne faut pas laisser de côté. Cela permet de diminuer les tensions causées par l’effort et d’aider les muscles à se relâcher.
Après les séances de kinésithérapie, il peut être intéressant de continuer le renforcement musculaire. En effet, le sport et notamment la course, utilisent l’ensemble du corps. Des exercices pour muscler le dos, le bassin, les membres supérieurs et inférieurs permettront d’augmenter les performances et de diminuer le risque de blessure. En effet, ces muscles permettront d’adapter et d’éviter les potentielles futures douleurs.
Une alimentation équilibrée est conseillée. En effet, les aliments apportent les bons nutriments aux tissus (muscles, articulations) et leur permettent ainsi de fonctionner de manière optimale. Ajouté à cela, une alimentation trop acide composée d’aliments transformés et industrialisés favorise l’inflammation des tissus. En plus de fournir de l’énergie et de faire fonctionner correctement vos tissus, une bonne alimentation vous permettra aussi d’éviter les tendinites.
Si la douleur persiste au-delà de plusieurs semaines ou reste d’une intensité très forte à insupportable, votre ostéopathe vous rappelle que la consultation avec votre médecin traitant s’impose. En cas de doute et si vous avez besoin d’une consultation d’urgence, contactez un professionnel qui répondra à vos questions.