Que l’on choisisse du chaud ou du froid, l’effet recherché reste le même : soulager la douleur. Mais comment savoir lequel est le plus adapté pour ce que vous avez ? On vous explique ici quels sont les processus de guérison du chaud et du froid, quand les utiliser et quand ne pas les utiliser !
La thermothérapie c’est quoi ?
La thermothérapie est l’une des plus anciennes méthodes employées pour soulager les douleurs. Elle repose sur l’application de chaud ou de froid sur la zone douloureuse. La thermothérapie peut s’avérer extrêmement bénéfique dans la réduction de la douleur, mais elle n’est pas conseillée à tous.
La thermothérapie, qu’elle passe par le chaud ou le froid est contre-indiquée dans les cas suivants :
- Problème de circulation à l’endroit de l’application
- Problème de sensibilité à l’endroit de l’application
- Thrombose veineuse profonde/thrombus/ embolie
- Tuberculose
- Présence d’une pathologie du cœur
- Plaie ouverte
- Trouble de la cognition ou de la mémoire
Si vous avez un doute, demandez l’avis d’un professionnel de santé qui pourra vous conseiller selon votre cas !
Attention : ne jamais mettre de chaud ou du froid à même la peau, par risque d’engelure ou de brûlure.
Le chaud pour combattre les douleurs musculaires :
Le chaud est efficace dans les cas de douleurs musculaires, vous pouvez donc l’appliquer en cas de contractures musculaires, crampes, mal de dos, torticolis, courbature, et peut même soulager les règles douloureuses ou les maux de ventre.
Quels sont les effets du chaud sur le corps ?
- Favorise localement la circulation sanguine (améliore l’oxygénation des tissus et l’évacuation des toxines)
- Augmente le métabolisme cellulaire (ensemble des transformations biochimiques permettant une bonne guérison)
- Atténue la douleur et la raideur (à partir de 40°, la chaleur diminuer la propagation de l’information douloureuse)
- Effet décontractant en favorisant le relâchement musculaire
- Redonne de la souplesse aux tissus
Comment appliquer le chaud :
Il existe différentes sources de chaleur :
- Poche de gel ou sac magique chauffé
- Patch chauffant
- Bain, douche chaude, jacuzzi, bouillotte
- Bain de paraffine
- Couverture ou coussin électrique
- Lampe infra-rouge
Si vous utilisez une poche de gel, une bouillotte ou un coussin électrique, passez-le deux minutes au micro-onde et posez-le sur la zone douloureuse pendant 15 à 20 minutes. Vous pouvez répéter l’opération 2 à 3 fois par jour, pendant 4 à 5 jours. Attention au risque de brûlure !
Pour les patchs chauffants, il suffit de les coller à même la peau et de le laisser agir pendant 4 à 8h. Avantage : ils permettent une liberté de mouvement. Inconvénient : le prix est souvent élevé.
Si votre but est d’appliquer du chaud sur vos pieds ou mains, vous pouvez opter pour les bains de paraffine pour mains et pieds. Il faut cependant s’équiper de paraffine (sous forme solide), d’un appareil pour bain de paraffine et patience ! Voici les étapes à suivre :
- Brancher le bain de paraffine sur secteur et l’allumer
- Mettre la paraffine dans le bac de l’appareil et fermer son couvercle
- Attendre de 3 à 6 heures que la cire soit totalement fondue
- Installer la plaque de sécurité
- Plonger la main ou le pied dans le bain quand la cire n’est pas trop chaude et laisser sécher
- Répéter l’étape précédente jusqu’à la formation d’une couche de paraffine sur la zone du corps traitée
- Insérer le pied ou la main dans une pochette en vinyle et mettre l’ensemble dans un gant
- Laisser reposer environ 15 minutes
Les kinésithérapeutes peuvent se servir de lampes à infrarouge. Le principe est que les rayons pénètrent dans la peau et provoquent une sensation de chaleur. Il suffit en général d’une séance d’environ 15 minutes, e la lampe ne doit ni être trop près ou trop loin de la zone douloureuse, mais à une distance d’environ 30 cm.
Contre indication au chaud
N’appliquez pas de chaleur si vous souffrez de :
- Tumeur ou cancer à l’endroit d’application
- Infection à l’endroit d’application
- Hémorragie ou être à risque d’en faire
- Maladie de peau à l’endroit d’application (ex : eczéma)
- Peau fragilisée par radiothérapie à l’endroit d’application
Faites preuve de précaution dans l’application de chaleur si vous êtes enceinte ou dans la région de la gorge.
Le froid pour combattre l’inflammation :
Le froid est efficace en cas d’inflammation, il est donc recommandé en cas de traumatismes comme l’entorse, de contusion ou d’ecchymoses, de déchirure musculaire ou en cas de rhumatismes articulaires comme l’arthrose.
Quels sont les effets du froid sur notre corps ?
- Diminue localement la circulation sanguine pour limiter l’inflammation et le gonflement
- Réduit les risques de saignement interne
- Diminue la douleur en ralentissant la vitesse de propagation de l’information douloureuse
- Réduit les spasmes musculaires
- Peut induire une raideur temporaire
Comment appliquer le froid ?
Il existe plusieurs sources de froideur :
- Poche de gel ou sac magique gelé
- Sac hermétique avec de la glace concassée
- Sac de légumes congelés
- Bain de glace
- Massage avec des cubes de glace
Si vous utilisez une poche de gel ou un sac magique gelé, placez dans le réfrigérateur pendant 1h et placez le ensuite sur la zone douloureuse. Des glaçons enveloppés dans une serviette ou un sachet de petits pois surgelés feront également l’affaire. Dans tous les cas n’appliquez pas le froid directement sur la peau, car le froid peut brûler votre peau !
Remarque : le temps d’application reste controversé allant de quelques minutes jusqu’à 2h. A titre personnel je vous propose un compromis de 20-30 minutes, plusieurs fois par jour lorsque les symptômes commencent à réapparaître. Veillez cependant à laisser 1h de latence entre chaque application pour éviter les effets indésirables (perte de sensibilité de la zone, sensation de picotement douleur, …).
Après une lésion traumatique comme une entorse, le froid doit s’utiliser dans les 72 heures dans un but de limiter l’inflammation et l’œdème source de douleur. Passé ces 72h vous pouvez appliquer du chaud pour aider les muscles autour de l’articulation lésée à se décontracter pour réduire davantage les douleurs.
N’appliquez pas de froid si vous souffrez de :
- Plaie chronique à l’endroit d’application
- Anémie
- Urticaire au froid
- Hypertension sévère
- Hypersensibilité au froid (Raynaud, cryoglobulinémie, hémoglobinurie)
Faites preuve de précaution dans l’application de froid si vous êtes hémorragique, avez de l’hypertension, une infection ou la peau endommagée.
Quelques mots sur la cryothérapie
Le principe de la cryothérapie c’est de s’immerger dans une première cabine à -25°C pendant 30 secondes puis dans une seconde cabine à -100/-110°C pendant 2 à 3 minutes.
La cryothérapie a d’abord été utilisée par les sportifs de haut niveau en vue d’une récupération musculaire plus rapide grâce à la production d’endorphine pendant le choc thermique. On s’est ensuite rendu compte qu’il y avait également une libération d’anti-inflammatoires naturels permettant de soulager certaines crises dans des pathologies chroniques inflammatoire comme l’arthrose, la sclérose en plaque, la polyarthrite rhumatoïde ou la fibromyalgie.
La méthode « chaud-froid » ou le bain contraste
Le bain contraste consiste en l’immersion du pied, de la cheville, de la jambe ou de la main en alternance dans l’eau froide et l’eau chaude. Cette méthode est efficace pour les œdèmes persistants ou pour la récupération musculaire puisqu’elle engendre un effet de pompage pour stimuler la circulation sanguine. Le bain contraste peut-être fait en centre de formation, dans les spas ou à la maison. Voici comment faire si vous êtes chez vous :
- Remplissez un bac d’eau froide (13-18°C : eau très froide avec glaçon) et un bac d’eau chaude (38-43°C : à la limite du tolérable sans risque de brûlure).
- Immergez complètement la partie voulue atteinte dans l’eau chaude 25-30 secondes.
- Immergez ensuite dans l’eau froide 25-30 secondes.
- Répétez pendant 2 à 5 répétitions, pendant une durée totale comprise entre 2 et 10 minutes
Attention : les contre-indications du chaud et du froid se cumulent pour cette méthode !
Y a-t-il un lien entre l’ostéopathie, la médecine générale et la thermothérapie ?
Si un lien devait être fait entre ces 3 disciplines, l’ostéopathie pourrait être assimilée au chaud, tandis que la médecine générale au froid. Bizarre comme comparaison, mais pas tant que ça quand on y pense !
En ostéopathie, on vise à redonner de la mobilité au corps humain. Et que ce soit avec des techniques structurelles, crâniennes, viscérales, fasciales, biodynamiques ou autres, il y aura toujours une action sur le système sanguin. Tout comme le chaud, on va tendre à créer une augmentation de l’afflux sanguin sur de la zone douloureuse pour augmenter l’oxygénation et l’apport de nutriments aux tissus et favoriser l’élimination des toxines.
Encore plus probant, praticien comme patient peuvent sentir se dégager la chaleur d’un tissu en train de se relâcher lors d’une séance ; lors de gros relâchement, la peau peut même se mettre à transpirer ! Cette comparaison a cependant sa limite : le chaud agit directement sur les symptômes (limitant son effet thérapeutique dans le temps) tandis que l’ostéopathe agit sur les causes des symptômes. Par exemple, ça ne sert à rien d’appliquer du chaud tous les jours sur votre épaule si vous ne dites pas à votre ami d’arrêter de vous pincer là !
Enfin, l’ostéopathie n’est pas assimilée au froid car son action thérapeutique sur la crise inflammatoire reste très marginale.
La médecine générale quant à elle pourrait être plus facilement assimilée au froid. Médecins et froid ont la capacité d’apporter des anti-inflammatoires (naturels ou synthétiques) permettant de lutter efficacement contre les douleurs inflammatoires. Dans les deux cas, il y aura une diminution locale de la circulation sanguine pour limiter l’inflammation, l’apparition d’un œdème et diminuer la douleur.
Le but commun est donc de diminuer les symptômes du patient pour soulager sa plainte. Tout comme l’ostéopathe, cette comparaison a sa limite puisque le froid agit de manière ponctuelle sur les symptômes, alors que la médecine a dans la majorité des cas, un traitement de crise inflammatoire (donc comme le froid), mais également un traitement de fond pour limiter l’apparition de ces crises. Dans un cas on éteint le feu en jetant un seau d’eau dessus, dans l’autre cas on éteint le feu en jetant un seau d’eau dessus et on installe un détecteur de fumée pour éviter que le feu ne reprenne !
La médecine générale pourrait également s’accaparer le rôle du chaud puisqu’elle peut prescrire des relaxants musculaires diminuant les douleurs musculaires, mais sa prescription et son usage sont tout de même moins fréquents.
Si la douleur persiste au-delà de plusieurs semaines ou reste d’une intensité très forte à insupportable, votre ostéopathe vous rappelle que la consultation avec votre médecin traitant s’impose. En cas de doute et si vous avez besoin d’une consultation d’urgence, contactez un professionnel qui répondra à vos questions.