Le muscle c’est quoi concrètement ?
Le muscle est un tissu formé de fibres ayant trois propriétés principales : l’élasticité (capable de s’étirer), la contractilité (capacité de se contracter suite à une excitation nerveuse), et la tonicité (capacité de conserver un certain état de contraction ou tonus musculaire).
On distingue ainsi 3 grands types de muscles dans le corps :
- Les muscles striés du système musculosquelettique (dont la contraction est volontaire comme le biceps)
- Les muscles lisses du système viscérales et des vaisseaux sanguins (dont la contraction est automatique non contrôlable)
- Le muscle cardiaque.
Le muscle du système musculosquelettique se compose en général :
- D’une corps musculaire central (rouge et contractile)
- De deux tendons (blancs, résistants et étroits) qui prolongent le corps musculaire et permettent son attache sur 2 os distincts.
Dans cet article nous nous pencherons sur les différentes atteintes du corps musculaire du système musculosquelettique susceptibles de vous causer des douleurs au quotidien !
Les douleurs musculaires
La myalgie est une douleur musculaire d’intensité variable pouvant apparaître sur n’importe quelle partie du corps : cou, dos, bassin, bras, jambes, etc. Elle peut revêtir différents symptômes et différents degrés de sévérité en fonction des causes de la douleur.
Quelle qu’en soit la cause, bénigne ou non, la douleur peut être un réel fléau dans la vie de tous les jours et nous empêcher de réaliser les activités les plus simples du quotidien (marcher, faire la vaisselle, faire du sport, travailler). A terme, ces douleurs peuvent avoir un gros impact sur notre santé mentale et devenir un réel handicap. Donc si la douleur que vous identifiez comme musculaire ne part pas, n’hésitez pas à consulter !
On peut catégoriser 3 grands types de causes de douleurs musculaires : Les causes sans lésion anatomique, les causes sans lésion anatomique et les pathologies musculaires spécifiques/ Causes externes.
Douleur musculaire : causes sans lésion anatomique
Ces lésions sont fréquentes et sont plus à redouter par la gêne quotidienne qu’elle peut occasionner que par leur gravité au sens médical. Elles peuvent toucher tout type de profil, du sédentaire au sportif. Ces causes ne nécessitent aucune imagerie pour les diagnostiquer, ce n’est donc pas parce qu’il n’y a rien à la radio ou à l’échographie qu’il n’y a pas de tissu en souffrance !
Contracture
C’est une contraction involontaire, inconsciente, douloureuse, prolongée et localisée d’un muscle ne cédant pas spontanément au repos. Il existe deux types de contractures : les contractures de surutilisation du muscle (Ex : déménagement) et les contractures de défense (pour protéger une articulation après un traumatisme par exemple). Le traitement inclut : la cryothérapie, le contracté-relâché, les myorelaxants et/ ou le massage. Sans traitement, la contracture peut durer 5 à 10 jours.
Courbature
Ce sont des douleurs musculaires diffuses et disséminées à plusieurs groupes musculaires à type de « bleu ». On les observe majoritairement dans le milieu sportif, à la reprise de l’entraînement, au début de la saison sportive ou lors d’efforts inhabituels et surviennent généralement 12 à 24h après l’effort. Plus rarement, des courbatures accompagnent des maladies comme le rhume et la grippe. Les traitements ont pour but de favoriser le drainage du muscle et l’élimination des déchets métaboliques : balnéothérapie chaude, thermothérapie, massage, pommes révulsives et décontracturantes, activité physique modérée.
Crampe
La crampe est une contraction intense, brutale, involontaire, douleur et transitoire d’un muscle s’accompagnant d’un déplacement d’une partie du corps de manière incontrôlable. Sa durée est variable mais passe toujours d’elle-même. On distingue deux types de crampes : les crampes à l’effort et les crampes au repos. Les crampes à l’effort résultent généralement d’une contraction statique prolongée entraînant un manque d’oxygénation du muscle (comme l’exercice de la chaise contre un mur). Les crampes au repos arrivent souvent sur les membres inférieurs et la nuit et reflètent un mauvais retour veineux. Le traitement consiste à étirer progressivement le muscle et effectuer un massage local du muscle.
Douleur musculaire : causes avec lésion anatomique
Quand on parle de lésion anatomique, on parle d’une déformation d’intensité variable de la structure de l’organe, ici du muscle. On entend souvent parler de « claquage » pour parler de ces lésions car elles associent un claquement et une douleur brutale qui impose l’arrêt de l’effort. Toutes ces lésions touchent principalement les profils sportifs et une échographie peut être demandée pour confirmer le stade de la lésion.
Stade 1 : Elongation
Ce stade correspond à une micro déchirure des fibres du muscle qui se sont effilochées. Cette lésion apparaît lors de sollicitations excessives et brutales d’un muscle préalablement étiré (démarrage lors d’un sprint, changement de direction au basket, etc). Elle associe une douleur vive, brutale mais modérée permettant à la personne de terminer son effort. Le traitement immédiat fait appel à l’application de glace sur la zone et d’une contention. Un arrêt du sport pendant 10 jours est ensuite demandé.
Stade 2 : Déchirure partielle
Elle correspond à la lésion de fibres voire de faisceaux d’un muscle. La contraction volontaire du muscle est possible mais douloureuse, elle impose souvent l’arrêt de l‘effort et un bleu peut être visible 2 jours après le traumatisme. La déchirure peut arriver dans 2 circonstances : lors d’une contraction musculaire très intense et violente non contrôlée (ex : shoot dans le vide) ou suite à une agression externe sur un muscle contracté. Le traitement consiste au glaçage et la position déclive (en « pente ») de la zone atteinte et la mise au repos de la personne pendant 30 jours.
Stade 3 : Rupture
La rupture musculaire est la fracture d’un muscle, elle arrive dans les mêmes circonstances que la déchirure partielle, mais en plus violent. L’utilisation du muscle est alors impossible et très douloureuse. Le traitement se fait aux urgences où l’hématome sera drainé et l’indication opératoire posée. La chirurgie doit être faite précocement suite au traumatisme (15 jours au plus après l’incident) pour éviter les phénomènes de rétractation. Les suites de l’opération comprennent une phase d’immobilisation, de rééducation, de sollicitation musculaire progressive puis de la reprise des activités sportives.
Quel que soit le stade de la lésion, une prise en charge médicale est nécessaire en première intention pour diminuer vos douleurs et envisager de la kinésithérapie pour diminuer le temps de récupération.
Douleur musculaire : les autres causes
Contusion
Ce sont des lésions produites par le choc d’un corps musculaire allant du simple écrasement de quelques fibres à la véritable déchirure musculaire. Les symptômes sont fonctions de la gravité de la contusion et peuvent provoquer douleurs, bleu, sidération musculaire dû à une « béquille » etc. Le traitement impose l’arrêt de l’effort, glaçage et compression de la zone pour limiter la perte sanguine.
Hernie
Elle apparaît lorsque l’enveloppe du muscle se rompt et des fibres musculaires « sortent » du muscle. Le traitement dépend de l’étendu de la hernie, allant de la simple abstention du sport jusqu’à la chirurgie par suture.
Hématome
Elle correspond à une flaque de sang diffus au sein du muscle, on peut alors observer
Un grossissement et un durcissement du muscle. Selon la taille de l’hématome, soit on associe glaçage/position déclive/ compresse, soit on ponctionne la zone pour éviter l’apparition d’un kyste
Les myopathies inflammatoires
Il s’agit d’un groupe de maladies inflammatoires touchant le muscle. On retrouve parmi elles la dermatomyosite, la myosite de chevauchement, la myopathie à inclusion sporadique ou la myopathie nécrosante auto-immune.
L’ostéopathie pour traiter les douleurs musculaires
L’ostéopathie est toute indiquée en cas de douleurs musculaires, et l’importance de son action dépendra de la présence ou non d’une lésion anatomique. Elle sera très efficace pour soulager les contractures/ courbatures/ crampes, et aura un rôle beaucoup plus annexe dans le parcours de soin de l’élongation/déchirure partielle/ rupture et autres lésions anatomiques.
Votre ostéopathe aura d’abord pour tâche d’identifier les potentielles causes de votre douleur afin de s’assurer que le tissu atteint est bien musculaire, pour ce faire il vous posera des questions et effectuera une batterie de tests.
Ensuite, il pourra diagnostiquer et traiter les diverses structures anatomiques pouvant avoir un impact sur vos douleurs musculaires :
Localement : votre ostéopathe pourra vérifier et traiter la mobilité des muscles atteints et des structures osseuses environnante. Une attention particulière sera accordée aux structures apportant des informations nerveuses et un apport sanguin à ces muscles afin de restaurer une bonne oxygénation et une bonne commande motrice aux muscles
A distance : il est également très important de vérifier les structures aux alentours qui pourraient avoir un impact sur le/les muscles. Ces structures dépendent d’énormément de facteurs différents qui sont propres à vous ! Ainsi, pour un même muscle différents systèmes peuvent maintenir vos douleurs : système musculosquelettique, digestif, ORL, cardio-respiratoire, etc.
Enfin, votre ostéopathe pourra également vous donner des conseils adaptés à vos besoins (étirement, échauffement, temps de repos, chaud/froid, etc) pour que vous puissiez soulager ou prévenir vos douleurs musculaires de manière autonome et indépendante chez vous !