Si vous êtes déjà aller consulter un ostéopathe, il vous a peut-être paru étrange qu’il vienne mettre une main au niveau de votre ventre, peut-être même l’aura-t-il palpé et travaillé dessus au cours de son traitement… Mais alors pourquoi fait-il cela et que ressent-il ?
Nous vous expliquons tout !
C’est quoi l’ostéopathie viscérale ?
Reprenons les bases, l’ostéopathie est une médecine alternative manuelle permettant de redonner de la mobilité dans le corps humain.
Elle s’appuie sur l’équilibre de la sphère musculo-squelettique autrement dit la structure avec le squelette, les muscles, les tendons etc ; la sphère nerveuse coordonnant les informations par son réseau nerveux (cerveau, moelle épinière, nerfs) ainsi que les mouvements et la sphère psychique à l’origine de nos émotions et nos ressentis.
Elle utilise aussi le concept d’autoguérison du corps qui incite à croire que le corps peut s’adapter aux contraintes de son quotidien jusqu’à un certain seuil. Lorsque son seuil est dépassé, le corps peut s’exprimer par deux voies : des signes fonctionnels et réversibles sur lesquels l’ostéopathe peut intervenir et les maladies dites organique qui seront prise en charge par le médecin.
L’ostéopathe va alors investiguer la mobilité de toutes les sphères du corps humain, y compris au niveau viscéral.
Mais alors, que ressent l’ostéopathe lorsqu’il met ses mains au niveau du ventre ?
Lorsque l’ostéopathe pose ses mains, il cherche à ressentir les mouvements et attirances tissulaires. Cela s’apparente à de minime mouvement à peine perceptible. Ensuite, l’ostéopathe va palper l’abdomen pour tester les mobilités des différents organes ainsi que la tonicité musculaire des sphincters de ceux-ci (notamment au niveau du pylore entre l’estomac et le duodénum ou le sphincter d’Oddi entre le duodénum et le pancréas).
De cette manière, il va tester trois grandes composantes de la mobilité viscérale : la mobilité viscérale globale, la mobilité viscérale spécifique et la motilité viscérale.
La mobilité globale correspond à l’adaptabilité de mouvance de l’organe dans l’abdomen lorsque le corps est en mouvement. Cette mobilité peut être perturbée lorsqu’un organe prend une place trop importante comme lors d’une hépatomégalie (le foie grossit de manière importante). Cette affectation est d’ordre organique et concerne le médecin plus que l’ostéopathe, même si l’ostéopathe doit être capable de réorienter son patient vers celui-ci. Le grossissement de l’organe peut alors être à l’origine d’une compression au niveau d’autres organes, engendrant des signes fonctionnels. La grossesse peut également perturber la mobilité globale des viscères de par la compression des viscères et organes par le mobile fœtal.
La mobilité viscérale correspond à la mobilité propre de l’organe ou du viscère.
Pour cela, l’ostéopathe va tester les moyens de contentions reliant les différents organes entre eux ou les ligaments maintenant le viscère à la structure. En effet, si l’organe ne peut se mouvoir correctement, son fonctionnement sera altéré et cela pourra engendrer des signes fonctionnels.
La motilité viscérale correspond à la mobilité intrinsèque de l’organe. En effet, c’est la mobilité de chaque cellule les unes par rapport aux autres. Si les cellules bougent correctement les unes par rapport aux autres, elles facilitent la vascularisation et l’innervation de l’organe. Si l’organe a tous les apports nécessaires, il fonctionnera correctement ; à l’inverse, cela engendrera des signes fonctionnels également.
Attention toutefois, l’ostéopathe est un professionnel de première intention. Dès lors, il doit avoir une anamnèse et un examen rigoureux pour ne pas passer à côté d’une maladie organique. En effet, même si une maladie organique peut être accompagné de signes fonctionnels, il ne retire en rien le besoin d’être suivi par un professionnel de santé.
L’ostéopathe pourra ainsi déterminer si les signes fonctionnels sont isolés ou non, avant la prise en charge.
Les motifs de consultation d’ostéopathie au niveau du ventre
Il existe différents signes fonctionnels en fonction des sphères concernées, on parlera ici des signes fonctionnels et des motifs de consultation les plus courants au niveau de la sphère digestive, de la sphère urinaire et de la sphère gynécologique. La localisation de la douleur sera également un indice aiguillant l’ostéopathe.
La sphère digestive prend en compte tous les maux allant de la bouche à l’anus. En effet, on considère que la digestion commence dès la mastication jusqu’à la défécation. On peut alors prendre en considération les maux de la bouche, de l’œsophage, de l’estomac, dugrêle que l’on segmentera en trois parties : duodénum, iléum et jéjunum, du côlon qu l’on segmentera également en trois parties : le côlon ascendant, le côlon transverse et le côlon descendant et du sigmoïde. Sans oublier le foie, la vésicule biliaire et le pancréas qui participent également à la digestion.
En fonction des signes décrits par le patient, l’ostéopathe pourra déterminer quels organes sont incriminés, par exemple, lorsqu’on parle de remontée acide, on investigue l’estomac ainsi que le cardia (sphincter musculaire contrôlant le passage entre l’œsophage et l’estomac).
Les signes fonctionnels les plus couramment exploré en ostéopathie sont les remontées acide, les lourdeurs post-prandials, les ballonnements, les diarrhées et les constipations.
La sphère urinaire prend en compte tous les viscères permettant la filtration des urines avant leur évacuation, c’est-à-dire : les reins, les uretères, la vessie et l’urètre. Chez l’homme, on prendra également en compte la prostate de par sa localisation plus que sa physiologie qui peut engendrer des signes urinaires.
Ainsi l’ostéopathe investiguera les signes tel que la dysurie (douleur et difficulté à la miction), la pollakiurie (le fait d’avoir des mictions fréquentes), l’oligurie et anurie (baisse du volume de miction voire incapacité à la miction), l’énurésie (le fameux pipi au lit).
La sphère gynécologique prend en compte, chez l’homme et chez la femme, tous les organes reproducteurs.
Chez la femme, les motifs de consultation sont plus denses. Ils peuvent concerner les douleurs prémenstruelles, la fertilité, l’endométriose, l’accompagnement à la grossesse et au post-partum ainsi que la ménopause.
Ces listes sont non-exhaustive et est à prendre en compte à partir du moment où les risques de pathologie sont éloignés.
La corrélation entre maux de ventre et douleur dans le bas du dos
La douleur dans le bas du dos est souvent corrélée à des maux de ventre par deux possibilités :
La première est en lien avec le système nerveux. En effet, la plupart des organes n’ont pas la possibilité de faire mal directement (sauf les organes creux pouvant subir des spasmes). Lorsqu’ils expriment leurs souffrances, cette douleur est interprétée par le système nerveux par une réaction de feed-back au niveau du dermatome (réaction cutanée), du myotome (réaction musculaire), de l’angiotome (réaction vasculaire de rougeur par exemple) et sclérotome (réaction du squelette au niveau de la vertèbre). C’est ainsi que les maux de ventre s’exprimeront sur le rachis, notamment par le myotome et la contraction musculaire réflexe des muscles dorsaux.
La seconde possibilité est en lien avec la traction des moyens d’attaches des organes directement sur la structure osseuse. Le meilleur exemple à ce sujet est la lombalgie lors des menstruations. En effet, l’utérus se contracte pour éliminer les tissus et le sang, ce mouvement se répercute sur le bassin par les lames sacro-recto-génito-vésico-pubienne (un tissu de soutiens englobant les organes du petit bassin). De ce fait, le bassin ne bouge pas correctement et les lombaires ne pouvant s’adapter, une réaction musculaire se met en place et entraîne la douleur typique du syndrome menstruel.
Quelques conseils pour vous accompagner
En premier lieu, quelques conseils hygiéno-diététiques. En effet, manger des repas équilibrés en prenant le temps de manger tout en s’hydratant correctement est avant tout primordial pour éviter les troubles digestifs. Éviter également de grignoter, de manger trop sucré et des aliments trop acides.
Lorsque vous avez des maux de ventre, essayer de placer une bouillotte d’eau chaude sur votre abdomen par-dessus vos vêtements. La chaleur aura une action relaxante en détendant vos tissus par son action vasodilatatrice.
Vous pouvez également faire des exercices de cohérence cardiaque, pour travailler sur notre respiration. La respiration évitera la crispation, de plus les mouvements coordonnés entre la cavité thoracique et la cavité abdominale induise un mouvement de massage indirectement au niveau de vos viscères pouvant vous soulager. Vous trouverez des exercices très simple et facilement applicable sur YouTube. De plus, ces exercices auront également une vertu apaisante si vous subissez du stress ou de l’anxiété.