Qu’est ce qu’une hernie discale ?
Une hernie désigne tout déplacement d’une partie ou de la totalité d’un organe hors de sa cavité naturelle. Celle-ci peut se développer au niveau du rachis (dos), de l’abdomen, de l’aine ou encore du plancher pelvien. La hernie discale désigne la saillie d’une portion d’un disque intervertébral.
Le rachis est constitué d’un empilement de vertèbres. Entre chaque vertèbre se trouve un disque intervertébral, lui-même constitué d’une partie solide centrale et d’une partie spongieuse périphérique. Il joue un rôle d’amortisseur en cas de choc et donne une souplesse à la colonne vertébrale. Une hernie discale se produit lorsqu’un disque se fissure ou se rompt et qu’un morceau de la partie centrale fait sailli à l’intérieur du canal vertébral. Cette sailli peut donc comprimer à l’intérieur de ce canal une racine nerveuse, et dans des cas plus rares et plus graves, la moelle épinière.
Remarque : sur le compte-rendu d’imagerie, vous pourrez également croiser les termes « protrusion discale, pincement discal et discopathie » qui n’ont rien à voir avec la hernie discale : la protrusion discale est le « bavement » global du disque dans le canal vertébral et n’est pas pathologique au sens médical ; le pincement discal est l’écrasement du disque mettant en contact 2 vertèbres ; la discopathie désigne l’usure des disques, le plus souvent dû à l’arthrose.
La hernie discale peut toucher n’importe quelle région de la colonne vertébrale, bien que la grande majorité des hernies discales surviennent au bas du dos (lombaire). La hernie peut aussi être présente au niveau du cou (cervicale), à noter qu’entre la base du crâne et la 1ere vertèbre cervicale, et entre la 1ere vertèbre cervicale et la 2e, il n’y a pas de disque, donc aucun risque de hernie discale a cet endroit ! Enfin, la hernie discale dorsale est possible mais peu fréquente grâce aux propriétés biomécaniques des côtes déchargeant la pression exercée sur chaque vertèbre.
Il est difficile d’évaluer la prévalence de la hernie discale puisque certaines passent inaperçu (car asymptomatique), on sait néanmoins qu’elle survient généralement entre 35 et 55 ans et touche très rarement les enfants et adolescents. Elle semble se manifester préférentiellement chez les hommes qui sollicitent d’avantage leur force physique à travers leur métier ou le sport.
Le diagnostic d’une hernie discale passe principalement par un examen clinique. Dans 90% des cas, la hernie et la douleur diminuent en quelques semaines sous traitement médical et il n’y a pas besoin d’examens complémentaires. Si la douleur persiste au bout de 4 à 6 semaines ou s’intensifie, une radio ou une IRM est réalisée : La radiographie permet de voir les os et de se faire une idée de l’état du disque, tandis qu’une IRM permet de visualiser l’état du disque intervertébral et l’éventuelle compression des racines et/ou de la moelle.
Quels sont les symptômes de la hernie discale ?
Beaucoup de hernies discales ne provoquent pas de douleurs.
D’ailleurs, si l’on faisait une IRM à tout le monde, on trouverait plein de hernies plus ou moins grosses sans qu’elles soient douloureuses (symptomatiques).
La hernie discale se caractérise le plus souvent par des douleurs aigues survenant à l’effort, à la position debout, soulager par le repos. Elle peut être majorée par la toux, l’éternuement, le rire, le vomissement ou la défécation. Des symptômes spécifiques peuvent se rajouter dépendant de la localisation de la hernie, qu’elle soit au niveau lombaire, dorsal ou cervical.
Hernie discale lombaire :
- Douleur en bas du dos, à la fesse, à la cuisse, à la jambe voire au pied (= sciatalgie ou cruralgie ; le trajet de la douleur dépend de la racine nerveuse comprimée).
- Sensation de fourmillement/picotement/engourdissement dans le membre inférieur
- Perte de sensibilité
- Perte de force du membre inférieur
- Troubles sphinctériens (incontinence urinaire ou fécale)
Hernie discale cervicale :
- Douleur au cou, à l’épaule, au bras, à l’avant bras voire à la main (= névralgie cervico-brachiale ; le trajet de la douleur dépend de la racine nerveuse comprimée)
- Raideur nucale
- Sensation de fourmillement/picotement/engourdissement dans le membre supérieur.
- Perte de sensibilité
- Perte de force du membre supérieur.
Hernie discale dorsale :
- Douleur au milieu du dos, sur le trajet d’une ou plusieurs côtes (= nevralgie intercostale)
- Sensation de picotement sur le trajet d’une côte
- Perte de sensibilité
Quand consulter un médecin ?
Consultez votre médecin généraliste au plus vite si :
- Le mal de dos est causé par une chute ou un accident
- Vos douleurs vous réveillent la nuit
- Vous ressentez une grande faiblesse dans les jambes (difficulté à vous tenir debout ou à monter un escalier)
- En plus de vos douleurs vous avez de la fièvre et/ ou une perte de poids inexpliquée.
- Votre mal de dos est accompagné d’incontinence urinaire/ fécale ou au contraire de rétention, ou d’impuissance.
Quels sont les causes de la hernie discale ?
Causes de la hernie discale :
- Vieillissement naturel de la colonne vertébrale (le disque perds sa teneur en eau avec l’âge et a tendance à s’affaisser)
- Sollicitations importantes et répétitives (manutention, port de charge, sport à caractère traumatique, etc)
- Mauvaise posture
- Torsion brusque du tronc
- Arthrose : l’inflammation lèse le disque qui favorisera l’apparition d’une saillie
Facteurs de risque
- Faiblesse/perte musculaire : une perte musculaire ne permet pas de maintenir l’articulation correctement, la rendant hyper mobile et sujette au déplacement du disque)
- Grossesse/Surpoids : la conséquence posturale et bien souvent une hypercambrure du dos, favorisant l’apparition de hernies.
- Prédisposition génétique : souvent à l’origine de cas précoce (dès l’âge de 20 ans)
Quels sont les traitements de la hernie discale ?
Avant tout rassurez vous, 8 hernies discales sur 10 finissent par se résorber au bout de plusieurs mois grâce aux traitements non-chirurgicaux et rares sont les hernies devenant chronique !
Le traitement de base de la hernie discale est le repos. On parle bien de « repos » et non d’« immobilité ». Rester dans son lit ou son canapé à attendre que la douleur passe ne fera qu’empirer les choses, tout simplement à cause de la fonte musculaire. Donc reposez-vous, , restez un minimum actif, et ne restez surtout pas dans un schéma mental de « je ne dois surtout pas bouger parce que j’ai peur d’empirer les choses » !
Le traitement médical passe le plus souvent par 4 phases, et il sera le plus souvent nécessaire de passer par votre médecin généraliste :
Médicaments : la plupart du temps, la médecine générale pourra vous proposer un trio anti douleur pour soulager vos symptômes :
– Un antalgique pour diminuer l’intensité de la douleur.
– Un anti-inflammatoire pour combattre l’inflammation si il y en a une.
– Un myorelaxant pour relâcher les muscles contractés pouvant être douloureux.
Prescrits sur une courte durée, ils suffisent en général à masquer la douleur le temps du rétablissement.
Kinésithérapie : le médecin prescrit souvent en plus des médicaments des séances de kiné afin d’éviter les récidives, renforcer et assouplir vos muscles du dos et de l’abdomen et vous permettre une meilleure posture.
Infiltration : on peut injecter localement un anti-inflammatoire puissant (corticoïdes) en cas d’échec au traitement médicamenteux. L’infiltration peut être renouvelée deux à trois fois en fonction de la situation du patient.
Chirurgie : elle est pratiquée en dernier recours en cas de situation urgente (paralysie, trouble sphinctérien, douleur persistante et intenses). Seule 5 à 10% des hernies nécessitent une chirurgie. La chirurgie de l’hernie discale vise à traiter les douleurs irradiantes dans les membres supérieurs/ inférieurs et non les douleurs de la colonne vertébrale, le but est donc de libérer la racine nerveuse comprimée par le disque. Différentes techniques de chirurgie existent, mais la plus commune est lorsqu’on retire le morceau de la hernie qui fait sailli, et non tout le disque. Il est important de noter qu’il existe un nombre de risque non négligeable à la chirurgie : atteinte du nerf comprimé, infection, cicatrices fibreuses, garder la douleur lombaire ou mauvais résultats (récidives possibles).
Ostéopathie, une solution naturelle pour ma hernie discale ?
L’ostéopathie est bien indiquée en complément du traitement médicamenteux et de la kinésithérapie. Votre ostéopathe permettra le plus souvent un rétablissement plus rapide. Il aura deux grands rôles dans votre parcours de soin :
- L’ostéopathe est un thérapeute de première intention : il pourra donc poser une hypothèse de diagnostic médical s’il pense que vous êtes sujet à la hernie discale et essayer d’identifier les causes et les facteurs de risques qui pourraient expliquer votre douleur. Ceci lui permettra d’avoir un suivi personnalisé avec vous et de vous donner des conseils adéquats par rapport à votre situation. Son rôle sera également de vous rediriger vers un médecin généraliste pour qu’il puisse vous prescrire des médicaments et des séances chez un kinésithérapeute !
- Concernant le traitement ostéopathique, il pourra travailler de manière locale sur les zones douloureuses afin de restituer une bonne vascularisation et une bonne innervation des structures atteintes. Il faut également savoir que de nombreux éléments à distance de cette région peuvent agir sur l’apparition de la douleur, variant selon vos antécédents médicaux et votre manière de vivre au quotidien. Ces éléments peuvent se situer n’importe où dans votre corps et peuvent constituer des blocages mécaniques structurels, fasciaux, viscéraux ou crâniens. Les possibilités sont extrêmement nombreuses selon les patients et c’est à votre ostéopathe d’identifier vos propres zones de tensions et blocages pouvant accentuer la hernie discale et les corriger manuellement !
Par exemple, une mauvaise mobilité de la cage thoracique pourrait engendrer une augmentation de la pression abdominale se répercutant sur votre bas du dos et provoquer vos douleurs. Dans ce cas, l’ostéopathe joue sur les causes et facteurs de risques pour limiter les contraintes physiques et les récidives de votre hernie discale.
Conseils de votre ostéopathe à Lyon pour prévenir la hernie discale
- S’entretenir physiquement : l’activité physique vous aidera à garder un dos souple et solide à la fois. Il est recommandé de bouger au moins 30 minutes par jour, quelque soit l’activité réalisée. Il est d’autant plus important de bouger lorsqu’on est sédentaire donc n’hésitez pas dès que vous avez une occasion de prendre une pause, de marcher ou de vous étirer. Le gainage et les étirements du dos sont fortement recommandés pour « contenir » la hernie discale et limiter les contraintes sur le disque.
- Une bonne posture : lorsque l’on travaille derrière un poste de travail comme un bureau ou une caisse pendant de longues heures on a tendance à prendre de mauvaises postures sans s’en rendre compte. Pour remédier à cela vous pouvez coller une ou plusieurs petites pastilles de couleur sur votre ordinateur ou espace de travail pour conscientiser cette mauvaise posture et rectifiez le tir dès que vous voyez la pastille. Il faut donc placer cette pastille quelque part où vos yeux la croiseront assez fréquemment. Cette technique marche autant au travail/ télétravail que dans le lit/canapé devant la télévision ! Si vous exécutez une tâche physique, pensez à plutôt pousser que tirer ou à descendre sur vos jambes pour porter une charge lourde afin de limiter les contraintes sur votre dos.
- Une alimentation équilibrée : certains aliments sont connus pour favoriser l’inflammation comme les produits transformés, le sucre ou les aliments à index glycémique hauts ou la viande, évitez-les le plus possible mais sachez vous faire plaisir de temps en temps ! Un conseil personnel, évitez les régimes et optez plutôt pour une alimentation simple et saine sur le long terme, « à vie » même, en privilégiant une cuisine faite par vous même avec des aliments frais. Cela prends certes plus de temps mais les effets sur votre santé sont garantis !
Si la douleur persiste au-delà de plusieurs semaines ou reste d’une intensité très forte à insupportable, votre ostéopathe vous rappelle que la consultation avec votre médecin traitant s’impose. En cas de doute et si vous avez besoin d’une consultation d’urgence, contactez un professionnel qui répondra à vos questions.