L’ostéopathie structurelle c’est quoi ?
L’ostéopathie est une thérapie manuelle qui traite l’ensemble du corps. Pour répondre à sa prise en charge globale, le praticien réalise des techniques sur tout l’organisme. Les techniques sur le système musculo-squelettique (os, articulation, muscles) correspondent à l’ostéopathie dite structurelle. Ce système osseux est constitué du crâne, du rachis, de la cage thoracique, des membres supérieurs, inférieurs, ainsi que du bassin. Ces os sont liés entre eux, formant les articulations, et de nombreux muscles s’insèrent sur eux.
Cette ostéopathie a pour objectif de redonner de la mobilité articulaire afin de calmer les douleurs. Une amélioration de la posture, une diminution des tensions, une meilleure circulation sanguine ou encore un gain de mobilité active et passive peuvent apparaître après un traitement ostéopathique. En effet, en travaillant sur le système musculo-squelettique, le praticien peut agir sur l’ensemble du corps et de ses tissus. Il permet ainsi l’amélioration de la santé globale de l’organisme.
Le système musculo-squelettique est composé de nombreuses structures allant de la tête au pied. Il a plusieurs rôles fondamentaux. Tout d’abord, ces articulations et ces muscles ont un rôle de soutien. En effet, ce système rend possible le fait de tenir debout. D’autre part, il permet également la locomotion, l’action des muscles et la mobilisation des articulations qui rend possible la marche mais également l’ensemble des mouvements du corps humain.
Différentes techniques peuvent être utilisées dans l’ostéopathie structurelle. Il existe des techniques articulaires douces, des techniques dites HVBA ou de trust, des techniques d’énergie musculaire ou encore certaines qui utilisent les fascias du corps. L’ostéopathe apprend de nombreuses façons d’améliorer la mobilité du système musculo-squelettique. Cela lui permet d’adapter ses techniques selon le patient (personne âgée, nourrisson, sportif, femme enceinte, appréhension du patient), la douleur ou encore la dysfonction (perte de mobilité d’un tissu) retrouvée.
L’ostéopathie répond à une prise en charge globale et rend possible le traitement de différents maux. L’ostéopathie structurelle, en redonnant de la mobilité au système musculo-squelettique, pourra diminuer les douleurs plus spécifiques telles que des tendinites, des lumbagos, des torticolis ou encore les douleurs à la suite d’un traumatisme.
Quelles sont les manipulations structurelles utilisées par l’ostéopathe ?
Différentes techniques sont donc utilisées par l’ostéopathe pour travailler sur ce système musculo squelettique.
« L’ostéopathie qui fait craquer »
Tout d’abord, les techniques les plus connues et qui ne sont pourtant pas toujours les plus utilisées : les HVBA ou trusts ou encore plus communément appelées par les patients les “techniques qui font craquer”. Le terme HVBA signifie Haute Villosité et Basse Amplitude, qui indique la réalisation d’un petit mouvement de façon rapide. Cela consiste à amener passivement et doucement l’articulation jusqu’à son maximum d’amplitude puis à réaliser ce petit mouvement rapide. Le bruit entendu semble correspondre à l’éclatement d’une petite bulle d’air située dans l’articulation. L’objectif de l’ostéopathe est donc le gain de mobilité acquis avec cette technique et non le bruit associé. Le craquement n’est d’ailleurs pas systématique lors de ces mouvements de HVBA. Par ailleurs, ces techniques viennent stimuler et envoyer des informations nerveuses afin d’augmenter l’efficacité du traitement. Les trusts ou HVBA, lorsqu’ils sont faits correctement par des ostéopathes, ne sont pas dangereux et douloureux. Ils apportent même de nombreux bienfaits pour améliorer la mobilité du corps.
Bien que ces techniques soient très utiles, elles sont loin d’être les seules utilisées par le praticien. En effet, l’ostéopathe a également à disposition des techniques plus douces. Il s’agit d’amener l’articulation jusqu’au maximum de son amplitude puis de travailler à l’aide de petits mouvements. L’objectif est de gagner de l’amplitude pour avoir une articulation plus mobile.
Afin d’améliorer cette mobilité, les muscles peuvent être utilisés. Ils s’insèrent sur les os, et donc leur contraction a un rôle dans les mouvements de l’articulation. Pour cela, il suffit toujours d’amener l’articulation au maximum de son amplitude. Un muscle se retrouve alors étiré. Une contraction de ce même muscle est ensuite demandée pendant quelques secondes avant d’augmenter l’amplitude de l’articulation.
Ostéopathie et fasicas
Les fascias peuvent également jouer un rôle pour améliorer cette mobilité. Le fascia est un tissu membraneux souple, très fin, qui soutient et relie l’ensemble du corps (viscères, os, muscles, nerfs, vaisseaux sanguins…). Le manque de souplesse de ce fascia peut provoquer des tensions et perturber le bon fonctionnement des articulations. Des techniques très douces sont utilisées, où le praticien réalise un déroulé tissulaire au niveau de ce fascia. Pour cela, il pose sa main sur la peau, induit une mise en tension et effectue des petits mouvements dans lesquels il suit les tissus. Cela peut permettre, à terme, des meilleurs mouvements du système musculo-squelettique.
Enfin, toujours pour agir sur le système musculo-squelettique, l’ostéopathe peut travailler en plus des articulations, sur les muscles, par des techniques d’étirements, d’inhibition ou encore d’énergie musculaire.
De nombreuses techniques existent donc. Le praticien choisit parmi l’ensemble de celle-ci pour corriger une dysfonction, ce qui correspond en ostéopathie à une perte de mobilité de l’articulation. Le choix se fait selon le type de patient. En effet, sur certains patients comme les nourrissons, les personnes âgées ou encore les personnes hyperalgiques (très douloureuses), des techniques douces seront privilégiées. Le type de dysfonction influence également la technique. A l’aide de sa palpation, l’ostéopathe détermine si la perte de mobilité est importante, franche ou souple. Il adapte ensuite son traitement afin de libérer l’articulation.
L’ostéopathie : une prise en charge globale
Dans le corps humain, l’ensemble des structures sont liées entre elles. Les os, les muscles, les nerfs, les fascias ou encore les vaisseaux sanguins permettent de faire ce lien. C’est pour cela qu’une douleur peut avoir plusieurs origines. L’ostéopathie s’adapte donc à cela en réalisant une prise en charge globale qui permet de tester l’ensemble des tissus du corps. L’ostéopathie structurelle est donc accompagnée de l’ostéopathie crânienne et l’ostéopathie viscérale lors d’un traitement.
Prenons l’exemple d’une douleur dans le dos, l’ostéopathe va investiguer les organes en rapport, les articulations, les muscles, et également le crâne.
Les manipulations viscérales
L’ostéopathie viscérale correspond donc au traitement des viscères. On retrouve la sphère cardio pulmonaire avec le cœur et les poumons, la sphère digestive allant de la bouche au rectum et la sphère génito-urinaire comportant les organes du petit bassin (vessie, utérus…).
Les manipulations crâniennes
Concernant la sphère crânienne, il s’agit de vérifier la mobilité du crâne mais également de l’axe crânio sacré. Cet axe va du crâne jusqu’au sacrum (os des fesses), comprenant des membranes très fines (méninges), de la moelle épinière et du liquide cérébro spinal.
Une multitude de techniques pour soulager les maux du patient
Les ostéopathes ont donc de nombreuses techniques à disposition pour soulager les maux. Chaque praticien est différent. Certains utilisent plus de techniques de trusts tandis que d’autres favorisent plus des techniques douces. Il est important de trouver celui qui vous convient le mieux, bien qu’un bon ostéopathe sache s’adapter à son patient.
Les études d’ostéopathie durent 5 ans, afin d’acquérir de nombreuses connaissances et de savoir les mettre en lien. Ces études permettent de développer une palpation très importante pour la bonne réalisation des tests et des techniques.
L’ostéopathie structurelle n’est donc pas réalisée de manière isolée lors d’un traitement. Un ensemble de techniques sur les différents tissus (articulation, muscle, fascia, crâne, viscères, ligaments…) est effectué. L’ostéopathe ne se limite donc pas à faire craquer le dos mais utilise un ensemble de techniques afin de traiter l’ensemble du corps et d’améliorer la santé globale du patient.
La place des différentes ostéopathies dans un traitement
L’ostéopathie par sa vision globale du corps peut traiter différents maux comme des douleurs articulaires, musculaires, des signes digestifs (reflux, ballonnement, constipation…), des céphalées, des vertiges fonctionnels… Pour cela, le praticien ne réalise jamais un type d’ostéopathie (viscérale, structurelle ou crânienne) de manière isolée.
Tous les systèmes sont testés afin de vérifier leur mobilité et leur impact sur la potentielle douleur. Ensuite, plusieurs techniques sont effectuées pour retrouver cette mobilité et également harmoniser l’ensemble du corps.
De plus, la réalisation d’une technique apporte différents bienfaits. Une technique articulaire sur l’articulation de la hanche n’a pas pour unique objectif de redonner de la mobilité. Elle permet également d’améliorer la circulation sanguine, de diminuer les contraintes musculaires, ou même viscérales. L’application de l’ostéopathie structurelle a donc de nombreux buts, avec toujours une visée sur l’ensemble du corps.
Lors d’un traitement, les trois ostéopathies sont importantes à différents niveaux selon le motif de consultation et les résultats des tests ostéopathiques effectués. En utilisant tous ces tissus, cette thérapie manuelle permet d’équilibrer l’ensemble du corps, afin qu’il retrouve un fonctionnement optimal. L’organisme peut alors combattre et s’adapter à des potentielles nouvelles douleurs.
Si la douleur persiste au-delà de plusieurs semaines ou reste d’une intensité très forte à insupportable, votre ostéopathe vous rappelle que la consultation avec votre médecin traitant s’impose. En cas de doute et si vous avez besoin d’une consultation d’urgence, contactez un professionnel qui répondra à vos questions.