Plusieurs causes ont été identifiés comme pouvant être responsable de cervicalgie. On distingue grossièrement deux types de causes : les causes « spécifiques » et les causes mécaniques.
Les causes « spécifiques » des cervicalgies sont des causes à surveiller de très près, elles ne sont pas anodines et nécessitent une attention médicale toute particulière. Elles regroupent les affections traumatiques, inflammatoires/infectieuses, neurologiques, tumorales et les douleurs provenant de certaines pathologies organiques.
La Névralgie Cervico-Brachiale
L’atteinte neurologique est fréquente au niveau du cou. L’atteinte de la moelle épinière et assez rare, ce sont en générale les nerfs sortant de cette moelle qui se retrouvent comprimés, la plupart du temps soit à cause de l’arthrose ou d’une hernie discale au niveau de la colonne cervicale, soit à cause de conflits musculaires ou articulaires sur son trajet (ex : syndrome du défilé thoraco-brachial). Cette compression nerveuse peut alors créer des douleurs en « coup d’électricité » sur la région du cou et des épaules. A ceci peut s’ajouter des douleurs/picotements/fourmillements dans le membre supérieur. Si la Névralgie cervico-brachiale s’accompagne d’une perte de force significative des muscles du membre supérieur, il faut consulter en urgence pour avoir un avis médical.
Inflammation et infection au niveau du cou
Les douleurs inflammatoires sont maximales en seconde partie de nuit (2, 3 ou 4h du matin), avec un réveil matinal précoce, une raideur matinale longue, la douleur est diminuée lors de l’activité physique et augmenté lors du repos. Mais qui est enflammé ? Et bien plusieurs éléments anatomiques peuvent être enflammés : une vertèbre (maladie de Paget, de Forestier), une articulation (arthrose, polyarthrite rhumatoïde des cervicales C0 à C2) ou un disque intervertébral (discopathie). Des symptômes particuliers associés à chaque maladie permettra de différencier ces pathologies entre elles.
Attention, dans certains cas il peut y avoir un foyer infection au niveau de la colonne vertébrale pouvant expliquer votre douleur. Cette dernière est alors très intense, accompagné de fièvre, avec possiblement des caractéristiques inflammatoires (spondylite, spondylodiscite, maladie de Pott) et/ou une raideur nucale, des maux de tête et une intolérance à la lumière (Méningite).
Traumatisme et cervicalgie
C’est lorsqu’il y a un avant/après évident de votre douleur suite à un évènement traumatique. On entend par là une chute, un choc, un accident de la route ou la pratique d’un sport à caractère traumatique (ex : rugby, judo, …). Le patient pourrait en parler en disant ce genre de phrase : « avant cet évènement j’allais parfaitement bien, depuis cet évènement j’ai mal ». En général, les pathologies qui y sont associés sont les fractures de vertèbre (plutôt rare au niveau cervical), les spondylolisthésis (glissement d’une vertèbre en avant/arrière), les entorses cervicales et la lésion des artères vertébrales qui passent à l’intérieur des vertèbres cervicales (syndrome vertebro-basilaire). Méfiez-vous du terme « traumatique », chez certaines personnes ayant une fragilité osseuse (ostéoporose liée à l’âge ou à la prise de corticoïde à long terme), il n’est pas nécessaire de recevoir un choc violent pour se faire une fracture, une simple chute de sa hauteur ou un épisode de toux peuvent suffire !
Cancer et douleur cervicale
Les chances pour que la cause de votre douleur soit un cancer de l’os sont très faibles, mais envisageable. Les signes fréquents accompagnant la douleur sont une diminution de l’état général (anorexie, diminution ou perte de l’appétit, fatigue) et une perte de poids inexpliquée. Le cancer peut avoir un foyer primaire au sein de l’os ou être une métastase d’un cancer à distance. Soyez donc particulièrement vigilant si vous avez des antécédents de cancer de poumon/prostate/thyroïde/sein/rein.
Les autres pathologies spécifiques pouvant provoquer cervicalgies
Ces douleurs sont particulières, puisque l’origine des symptômes se situe à distance de la zone douloureuse et sont liés à la pathologie d’un organe :
- Angor ou infarctus du myocarde (douleur en barre au niveau de la poitrine, douleur bras gauche et mâchoire, cervicalgie)
- Tumeur de Pancoast-Tobias (nevralgie cervico-brachiale, chute de la paupière supérieure, constriction de la pupille et enfoncement de l’œil).
- Tumeur de la fosse postérieure (torticolis, maux de tete, vomissement en jet, trouble du comportement, somnolence).
Si vous pensez que l’une de ces causes peut expliquer votre douleur au cou, prenez rendez-vous chez votre généraliste, car la maladie sous-jacente peut être potentiellement grave et devrait être diagnostiquée de façon précoce pour être mieux pris en charge.
Si vous consultez un ostéopathe et selon la sévérité de la cause de votre douleur de cou, votre ostéopathe vous réfèrera directement vers un généraliste ou une spécialiste, ou pourra vous traiter à distance de la zone douloureuse tout en imposant des contre-indications quant aux techniques utilisées. Rassurez-vous, ce type de pathologie grave ne représente que 5% des douleurs de dos et les causes sont généralement plutôt de cause mécanique !
Les causes mécaniques des douleurs cervicales
Les causes mécaniques indiquent une absence de gravité au sens médical : il n’y a pas, comme cause de cette douleur, de “maladie spécifique” comme une tumeur par exemple. Ces douleurs mécaniques, bien que commune, peuvent être douloureuses, invalidantes et ne doivent pas être négligé : commun ne veut pas dire bénin !
Voici les signes en faveur d’une douleur mécanique :
- La douleur ne vous réveille pas la nuit.
- Vous ne ressentez pas ou peu de raideurs matinales.
- La douleur s’estompe avec le repos et peut s’accentuer avec une activité physique.
- Vous pouvez mettre en lien l’apparition de la douleur avec une cause mécanique (léger traumatisme, effort trop important, mauvaise posture, un « faux mouvement », geste répétitif, …)
Lorsque la douleur est d’origine mécanique, elle est souvent en lien avec une souffrance des articulations et des muscles de la zone du cou.
Une douleur articulaire sera souvent associée à une limitation franche de mouvement ou un blocage du cou (particulièrement pour tourner la tête). La contraction chronique des muscles environnants (trapèze, SCOM, scalènes, paravertébraux, …) peut-être dû à de nombreuses causes mécaniques. Voici les causes qui reviennent le plus souvent :
- Cervicalgie oculaire: mauvaise correction de lunettes, fatigue oculaire, etc
- Cervicalgie auditive: obligeant à tourner la tête pour écouter avec sa « bonne oreille » par exemple
- Cervicalgie manducatrice: serrer/grincer des dents peut souvent résulter en des tensions au niveau de la base du crâne
- Cervicalgie posturale: une mauvaise position prolongée des épaules et du tronc peut peut résulter en une sur-sollicitation des muscles du cou
- Cervicalgie traumatique de faible intensité : un traumatisme ne résultant pas en une pathologie médicale peut engendrer des douleurs mécaniques sur la tête et le cou (surtout en lors de tamponnage en voiture).
Comment l’osteopathie peut soulager les douleurs du cou ?
L’ostéopathe va pouvoir être efficace en cas de cause mécanique ou de névralgie cervico-brachiale sans perte de force ! Si la cause de votre douleur de cou est une pathologie médicale, votre ostéopathe pourra vous accompagner dans votre parcours médical en association avec divers acteurs de santé. Votre ostéopathe aura plusieurs rôles à jouer dans le suivi de votre douleur :
- Essayer d’identifier les causes et les facteurs de risques qui pourraient expliquer pourquoi est ce que cette douleur se manifeste chez vous et pas chez quelqu’un d’autre. Ceci lui permettra d’avoir un suivi personnalisé avec vous et de vous donner des conseils adéquates par rapport à votre situation.
- Concernant le traitement ostéopathique, il pourra travailler de manière locale sur les zones douloureuses afin de restituer une bonne vascularisation et une bonne innervation des structures atteintes. Il faut également savoir que de nombreux éléments à distance de cette région peuvent agir sur l’apparition de la douleur, variant selon vos antécédents médicaux et votre manière de vivre au quotidien. Ces éléments peuvent se situer n’importe où dans votre corps et peuvent constituer des blocages mécaniques structurels, fasciales, viscérales ou crâniens. Les possibilités sont extrêmement nombreuses selon les patients et c’est à votre ostéopathe d’identifier vos propres zones de blocages pouvant accentuer vos douleurs et les corriger manuellement !
Conseils pour soulager votre douleur de cou
Mieux vaut prévenir que guérir, voici quelques conseils d’étirement pour mobiliser votre cou et limiter les chances qu’une douleur ou une gêne apparaisse :
Les roulements d’épaule : Debout les mains sur le long du corps ou assis, les mains sur votre bureau, le dos bien droit. Faîtes rouler vos épaules d’avant en arrière dans un mouvement circulaire. Répétez 10 fois et recommencer, d’arrière en avant cette fois-ci.
Etirements des muscles du cou : Exemple à droite : Assis, mettre la main droite sous la fesse gauche afin de bloquer l’épaule droite vers le bas. Avec votre main gauche aggripez votre tempe droite et faites basculer votre tête vers la gauche. Enfin, amenez activement l’oreille droite vers le haut comme si un hameçon la tirait vers le ciel, ceci permet d’accentuer la tension.
Si la douleur persiste au-delà de plusieurs semaines ou reste d’une intensité très forte à insupportable, votre ostéopathe vous rappelle que la consultation avec votre médecin traitant s’impose. En cas de doute et si vous avez besoin d’une consultation d’urgence, contactez un professionnel qui répondra à vos questions.